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[Alors au trop fragile]
23 avril 2006

J'ai peur, j'ai peur, j'ai peur.Je panique.Putain

J'ai peur, j'ai peur, j'ai peur.
Je panique.
Putain de bordel de merde.
Aidez-moi.
Je veux guérir de ça, des mains qui tremblent, de la gorge qui se noue, de la chaleur, de la peur, des cafouillis de voix.
Je veux réussir à faire un exposé sans trembler, comme les autres. Ou sans que ma peur se voit, du moins.
Sans m'exposer ainsi.
Et même en écrivant les raisons, même en ressassant tout ça, en sachant que je ne crains rien, même, j'ai peur.
Dix jours trop tôt.
Et je ne tiendrai pas le coup.
Ce n'est pas la mer à boire.
Si. Si.
C'est pire. La mer à boire la tasse.
Je vais me noyer.
Comment faire ?
Non, ne pas dire, la respiration, s'entraîner devant sa glace, faire abstraction des autres. Je sais. Oublier la connasse de prof, regarder les garces. Je sais aussi.
Mais je ne peux pas.
J'ai mal des regards, et c'est tellement vrai que cette phrase me met les larmes aux yeux.
Je fuis les yeux qui me dévisagent, me déshabillent. Je ne sais pas fixer quelqu'un dans les yeux, je n'ose pas, et parfois c'est compliqué (hum). Tout comme je ne sais pas dire ce que je ressens d'une personne. Je ne sais pas dire je t'aime, dire tu comptes pour moi. Je n'y arrive pas.
Je n'y arrive pas et nom de dieu, pourquoi ? Pour les humiliations, pour les blessures ? Si c'était ça, seulement ça, ça aurait guéri. Pourtant personne ne m'a jamais envoyé paître quand j'ai été sincère. Je n'ai jamais souffert de ça, les gens que j'aime ne se sont jamais moqué. Les gens que j'aime... Je ne sais pas le leur dire.
Peut-être que c'est l'enfance et le manque de tendresse. Ma mère ne nous prenait jamais dans ses bras, jamais un baiser, qu'elle disait. Eh bien tu as reproduit la même chose, maman. Ma mère me prenait dans ses bras parfois, mais c'était si maladroit, c'était inconfortable. Pas naturel. A vouloir se dégager. Maman ne m'a jamais dit qu'elle m'aimait, ni papa. Jusqu'aux crises, car là, ils étaient obligés. Ca me calmait, je crois. Ca me faisait trembler, aussi.
Maintenant ils le clament à tout bout de champ, dès que les voix s'élèvent. Mais on vous aime ! comme une menace. Comme une éponge qui effacerait tout.
Mais on n'efface pas tout ça. Et avant les je t'aime il y a la moquerie. Les baisers froids, les regards dédaigneux.
Je suis pas habituée à l'effusion de sentiments. Je ne suis pas de ceux qui disent "bisou maman, je t'aime", avant de raccrocher. Je suis de ceux qui répondent un "moi aussi" à peine audible quand maman dit je t'aime.
Moi, quand on me regarde dans les yeux en souriant, j'ai peur. Quand on m'embrasse la joue, je tremble. Comme si c'était plus intime encore que d'embrasser à pleine bouche. Plus tendre. Quand on me dit "je t'aime", je ne réponds rien. Je souris timidement, je me demande si c'est vrai, je me demande comment il fait pour réussir à dire ces mots. Si pour certains c'est simple, si je suis la seule à souffrir tellement de ne pas y arriver. Si on est nombreux à les avoir sacralisés comme ça. Je souris, et mon coeur se noue, je tremble un peu, de n'avoir pas réussi à répondre.
Un jour je saurai dire ces mots. D'ailleurs ça sera un tel évènement, que ça sera forcément... exaltant. Sauf que l'autre, il faudra qu'il sache combien c'est dur pour moi. Parce que s'il répond négligemment, j'aurai mal. Parce que j'ai souvent mal. Et ça sera pas sa faute. Non, pourquoi, c'est toujours la mienne, de faute. J'aurais pas expliqué. Il aurait pas pu savoir.
Et la semaine prochaine, je ferai ce putain d'exposé. Histoire de défier mon coeur, et mon corps. Puis en vingt minutes, il aura pas le choix, il sera obligé de se détendre. Je suis sûre que la méchanceté de la prof me rapprochera des élèves, et j'aurai moins peur. Il faut juste que je trouve quoi dire, sur ce truc.

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