C'est une admiration sans borne que j'éprouve

C'est une admiration sans borne que j'éprouve pour ces gens dignes, ces gens qui ont des valeurs morales, qu'ils veulent respecter coûte que coûte. Qui exigent toujours plus d'eux-mêmes, qui se poussent à dépasser leurs limites, à devenir ce en quoi ils croient, à se battre pour des idéaux.
J'éprouve une admiration sans borne parce que je sais que je ne suis pas de ces gens-là, et je n'en serai jamais. Je n'ai pas de valeurs, je vis, et je sais que toutes les idées que je me fais, en fonction des circonstances, je suis prête à les laisser de côté. Je n'ai pas ce respect de moi poussé à l'extrême, qui me ferait dire que les relations doivent toujours êtres intenses, que le don de soi, de son corps, doit attendre, pour en faire cadeau à l'autre. Je ne suis pas de ceux qui croient en tout ça, et j'ai beau penser que ce sont des conneries, pour les autres je trouve ça beau.
Moi, je marche dans la rue avec la dignité d'une putain, qui n'a pas honte de sentir encore le sexe, et qui voudrait tuer tous ces bien pensants qui osent la juger sur sa façon de vivre.
Je ne vends pas mon corps, mais je ne supporte pas qu'on me dise ce que je dois en faire. Qu'on me regarde comme si j'étais folle, comme si j'étais désespérée, de me donner comme ça. Je n'aime pas qu'on essaie de trouver des raisons à mes actes quels qu'ils soient, alors que je fais simplement ce dont j'ai envie au moment où j'en ai envie.
Et je ne supporte pas ces hommes et ces femmes qui nous regardent mal quand on parle de cul, ou qui rient de gêne lorsqu'on relève des doubles-sens, parce que de la part d'une fille, soi-disant cela ne se ferait pas.
Je déteste ces sales garces qui prétendent que la vulgarité est la pire chose chez une fille, et qui me reproche de dire "Putain, j'ai envie de pisser !"

Non, j'aime pas les regards qui jugent. Moi je me contente de rigoler lorsqu'on me parle d'un couple qui a attendu d'être fiancé pour s'embrasser.
Parce qu'il y a les gens qui se posent des limites et des grandes idées sur la vie, sur l'au-delà pour lequel il faudrait être bon, et il y a ceux qui vivent, et qui ne voient pas en quoi l'attirance charnelle est un péché.
Il faut croire que l'idée que ce qui est plaisant est forcément mauvais reste.
Mais merde, le seul mal qui soit, c'est quand ça atteint quelqu'un d'autre, quand il n'y a pas consentiment. Et le sexe, c'est plus que naturel, c'est meilleur que le chocolat. (Moi et mes comparaisons enfantines.)
Et pardon pour cette digression ponctuée de vulgarités - que j'ai essayé d'éviter, hein, le texte le plus spontané aurait sûrement été dix fois plus cru - mais je lis Baise-moi en ce moment, et je m'imprègne totalement du vocabulaire de Despentes.
Je devrais d'ailleurs me laisser aller à écrire un truc entièrement comme ça. Histoire de voir ce que ça fait, de se lâcher, mais alors vraiment.

Comments

[Lissadell]

C'est justement parce que j'habite dans une ville de bourges, que je suis proche de l'orgasme rien qu'en lisant Baise-moi dans le bus. :D

(Et l'autre qui m'appelle chérie. Humpf. :p)
Mais je suis heureuse de déclencher de tels élans d'enthousiasme. Huhu.

[prepubere]

Ouais, voila ! fais la pute, on s'en fout et on aime ca !
Aah non. Pardon. Donne-toi gratuitement. C'est si beau.
(Non, mais je parle serieusement, hein !)

[Alec Blaise]

c'est fou ce qu'on peut découvrir sur soi-même. Ne pas retenir, se foutre à poil vraiment. Pas de fard, pzs d'artifice, la vérité nue...toute crue

[prepubere]

(tu permets ?)
En meme temps t'habites dans une ville de bourges, alors...
(haha.)